Explosion de pierres précieuses pour Bvlgari, explosion de pierres rares chez Cartier et explosion de pierres de couleurs avec Dior: c’est un véritable feu d’artifice autour de la montre à secret qu’ont lancé ces trois marques joaillères.
L’article original est disponible dans la dernière édition du magazine The Watches Magazine.
Cinemagia est la dernière collection de haute joaillerie dévoilée par Bvlgari au début de l’été qui rend hommage au 7ème art. Misteriosi Romani, pièce maîtresse de la ligne n’est autre qu’une montre à secret. « Une de plus » penseront peut- être certains… Que nenni! Une folie vendue plus de deux millions d’euros, création la plus chère jamais produite par la marque romaine jusqu’à ce jour, « à l’image de la grandeur des chefs d’œuvres italiens » estimeront d’autres…
La tête du serpent est surplombée d’un saphir sri lankais de plus de 10.83 carats. Son corps aux écailles pavées de 63.33 carats de diamants est réalisé en trois dimensions s’enroulant ainsi autour de la manchette afin de lui apporter plus de volume. Il aura fallu plusieurs centaines d’heures pour sertir les 32.49 carats de diamants de taille baguette et 35 carats de saphirs bleu nuit. Aperçues à l’écran dans une quarantaine de films ou habituées à fouler les tapis rouges sur les visages angéliques d’actrices renommées ou jeunes talents repérés, les créations du joaillier italien continuent de subjuguer.
Dans un tout autre style, travailler les pierres dures ornementales est une grande première pour Cartier qui depuis des années se plaît à nous dévoiler diamants extraordinaires, rubis ou émeraudes époustouflantes comme le produit d’un travail de recherche de longue haleine.
C’est en sortant des sentiers battus que la maison française a présenté Magnitude, une collection de haute joaillerie introduisant des gemmes principalement dénichées dans le désert de Tucson en Arizona comme les boules de lapis, l’opale matrix ou encore le quartz rutile. La montre-bracelet Soreli est justement sertie d’un quartz rutile de taille cabochon dont la particularité réside dans les stries verticales qui se dessinent subtilement au travers de la couleur ambrée de la pierre. Une sorte de boule solaire rehaussée de diamants de taille brillant et trapèze dites kite pour un ensemble aussi organique que contrasté dont ressort une pointe de style Art déco, allusion à la signature de la maison.
Depuis plus de quinze ans, c’est au sein de la maison Dior que Victoire de Castellane nous fait vibrer en travaillant les pierres de couleurs comme personne. Son esprit créatif la pousse à casser les codes de la joaillerie traditionnelle. Gem Dior est le nouveau fruit de son imagination, une collection façon bol de bonbons qui se veut haute en couleurs et délaisse un peu le diamant. On pourrait croire que la directrice artistique de Dior Joaillerie s’amuse à enchevêtrer les pierres les unes aux autres au lieu de les sertir, qu’elle joue avec les rubis, tsavorites ou émeraudes comme on pourrait coller des gommettes sur un cahier de coloriage avec une harmonie sans pareille. La tanzanite centrale n’est mise de côté qu’au sens littéral du terme. Une habilité dont elle seule a le secret, comme ses montres.