C’est sous l’impulsion de la famille Seddiqi, détaillant et distributeur influent basé à Dubai, que cette 4ème édition de la Dubai Watch Week a été rendue possible. Un nouveau format de quatre jours de salon au cours duquel collectionneurs, marques et journalistes peuvent découvrir, écouter ou apprendre sans pression ni contrainte de temps. Explications.
On pourrait penser que la Dubai Watch Week (DWW) soit complémentaire à la foire de Bâle ou au Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH) désormais libellé Watches & Wonders. Que nenni! Les Seddiqi ont fait le même constat qu’Alain-Dominique Perrin, grand patron de Cartier à l’époque, en créant le SIHH il y a environ un quart de siècle. Partant du postulat que les clients donc les acheteurs étaient « maltraités », l’idée se fondait sur l’organisation d’un salon et non une foire dans espace limité, avec un vrai service, du confort et de quoi se restaurer: trois concepts absolument inexistants à Bâle.
Celui de la DWW va encore plus loin en se plaçant davantage comme une grande exposition permettant de mettre en avant la culture, l’héritage et le savoir-faire horlogers. Après tout, si on ne se cultive pas et on n’apprend rien « d’horloger » dans un salon dédié alors à quoi cela sert?
Les dix moments qu’il ne fallait pas manquer pendant la DWW:
1.Participer aux débats du Horological Forum animés par des personnalités influentes de l’industrie comme Adam Craniotes, fondateur du Red Bar Group et rédacteur en chef du magazine Revolution, Lucien Vouillamoz, visionnaire derrière HYT, Gary Getz, modérateur et grand collectionneur, ou encore le légendaire Shame On Wrist qui, afin de garder son identité secrète, intervenait via une conversation Skype projetée sur grand écran.
2.Ecouter Mohammed Seddiqi exposer la problématique des fortes demandes sur des pièces comme la Nautilus 5711 de Patek Philippe et des quotas extrêmement limités. Désormais, qu’importe l’argent que vous pouvez posséder, si vous n’êtes pas sur la liste d’attente, c’est ainsi. Il y a une « wishlist » pour entrer sur la « waitlist ». Et bien… good luck with that!
3. Etre présent à la conférence présentée par Christie’s qui faisait l’état des lieux du marché du vintage actuel: 55% des montres vendues aux enchères sont des Patek Philippe, suivies de près par des Rolex. La part infinitésimale restante se compose de toutes les autres marques. La raison: la constance dans le management, la production et le développement de ces maisons.
4. Assister aux présentations du Creative Hub comme celle de DeBethune et Jorg Hysek pour la Dream Watch 6 ou de Dior sur la confection de la collection Grand Bal, sorte de voyage dans la haute couture miniature.
5. S’inscrire à une masterclass: celle de Florian et Antoine Preziuso pour apprendre à monter et démonter un mouvement ou celle de Bovet pour une initiation à la gravure sur cadran. Toutes ces formations étaient aussi limitées que prisées.
6. Intercepter Jean-Claude Biver lors de la dédicace de son nouveau livre alors qu’une centaine de personnes attendaient patiemment leur tour sous la brise hivernale moyen-orientale.
7. Prendre le temps de savourer le menu délectable concocté par Cipriani, partenaire officiel de la DWW, dans son restaurant éphémère, spécialement construit pour l’occasion.
8. Se rendre au pop-up WatchBox pour discuter avec le fondateur de cette plateforme leader dans l’achat, la revente et le trading de montres de seconde main, dans laquelle la famille Seddiqi possèdent des parts.
9. Visiter les petites maisons construites par Chopard pour présenter sa nouvelle Alpine Eagle et par Rolex pour sa rétrospective de la Submariner organisée comme une sorte d’exposition itinérante et visuellement intéressante.
10. Et bien entendu découvrir les nouveautés de Breitling, MB&F, Jacob & Co., Trilobe, Hublot, ou Girard- Perregaux au même titre que les trente-sept autres marques participant à la DWW et pas nécessairement toutes distribuées par Seddiqi.
En bref, les Seddiqi ont tout compris, étant les premières « victimes » concernées par les problématiques de salons. Et si on devait ne citer que trois raisons pour lesquelles ce nouveau format est parfait: la météo agréable combinée à l’excellent service dubaïote, la proximité qui facilite aussi bien les rendez-vous professionnels que les cocktails permettant de prolonger le travail dans une ambiance détendue, et l’organisation des panels, formations ou stands de marques grâce à laquelle on peut apprendre plus en une journée que cinq jours passés dans d’autres foires. à bon entendeur…!
L’article original est disponible dans la dernière édition du magazine The Watches Magazine.