Appréciée pour ses sublimes nuances corail, la perle conche ou perle de conque est utilisée en joaillerie depuis l’époque victorienne. Tout comme la perle blanche traditionnelle, cette perle rose des Caraïbes est un véritable classique, qui vient rehausser d’une note de couleur les créations joaillières.
Si vous recherchez le côté classique de la perle avec une petite touche d’extravagance, elle est celle qu’il vous faut. Cette perle naturelle revêt une superbe couleur corail-rose pâle, très prisée depuis de nombreuses années. Techniquement, il ne s’agit pas d’une perle traditionnelle car elle n’a pas cet effet nacré caractéristique. En effet, elle n’est pas faite de nacre, cette substance qui donne généralement aux perles leur éclat irisé. La Perle conche est produite par le lambi, un grand mollusque comestible de la famille des conques vivant dans une superbe coquille.
La perle de conque est plus lourde que la perle d’huître traditionnelle ; elle se mesure en carats et non en millimètres. Cette perle se forme lorsqu’un grain de sable ou un petit morceau de coquille brisée s’invite dans la coquille du lambi. Ce corps étranger irritant est alors emprisonné dans une concrétion calcaire qui donnera naissance à la perle rose. Les lambis vivent dans les eaux chaudes tropicales allant des Caraïbes aux Bermudes. Dans les Caraïbes ainsi qu’aux États-Unis, la chair de lambi est consommée en salade ou en fritures. C’est lorsque les pêcheurs retirent le lambi de sa coquille qu’ils peuvent découvrir une perle. Le nombre de perles roses décline peu à peu du fait de la surexploitation. La pêche au lambi est aujourd’hui interdite dans certaines régions.
Les perles conches sont plus rares que les perles traditionnelles, avec un taux de découverte d’environ 1 sur 10 000, contre 1 sur 10 pour les perles traditionnelles, ce qui s’explique en partie par la forme de la coquille. La coquille du lambi n’a qu’une seule ouverture, tandis que les autres coquilles ont deux côtés sur lesquels une perle peut se former.
La perle de conque est de couleur corail pâle et généralement de forme ovale. Il est également possible d’en trouver de couleur blanche ou brunâtre, mais les teintes roses et saumon sont les plus courantes et populaires. Les perles les plus prisées sont celles qui présentent une chatoyance les parant de reflets appelés « flammes ». Celles-ci doivent être visibles à l’oeil nu et contribuent à déterminer la valeur de la perle rose. Cet effet est formé par des couches de calcium concentriques accumulées sous la surface de la perle.
Ces magnifiques perles étaient déjà utilisées en joaillerie à l’époque victorienne, notamment pour la confection des camées. Elles ont par la suite été très présentes dans les créations Art nouveau et Art déco. Après une grange popularité durant cette époque, la perle rose a quelque peu sombré dans l’oubli jusqu’aux années 1970-80. C’est en partie à l’américaine Sue Hendrickson, plongeuse, paléontologue et archéologue des fonds marins, que l’on doit sa redécouverte. Elle commença à acheter des perles de conque aux pêcheurs des Caraïbes et se constitua ainsi une vaste collection de perles de grande qualité. L’un de ses concurrents vendit des perles de sa propre collection à Harry Winston, qui relança ainsi la tendance des perles roses dans la joaillerie. Depuis, nous avons pu observer ce type de perles dans des créations de Mikimoto, Tiffany & Co., Harry Winston, Cartier et, plus récemment, David Morris.