Il était une fois un cadran

Papillons en mouvement

D’un simple mouvement de poignet les papillons Graff taillés de poires et de marquises de la Disco Butterfly virevoltent autour d’un cadran faits de douze lignes arrondies de diamants sertis en rang où seules les aiguilles bleuies détournent le regard de ce spectacle scintillant pour nous y indiquer l’heure. Le lépidoptère, communément appelé papillon semble être l’animal favori des horlogers et joailliers qui s’amusent à donner vie à l’insecte tant sur sa forme, que les matières ou les couleurs qu’ils utilisent mais également en jouant avec son mouvement. La Lady Arpels Papillon Automate imaginée par Van Cleef & Arpels est un bel exemple qui montre un papillon aux ailes bicolores faites d’email translucide qui s’animent par battements aléatoires. Suivant la course du temps au rythme de la journée qui s’écoule, les ailes se déclenchent à intervalles irréguliers allant jusqu’à 19 fois par heure pouvant atteindre près de 100 battements. Son mouvement mécanique à remontage automatique doté d’un module automate aléatoire et animation à la demande fait l’objet de 4 brevets. Une complexité mécanique apparente qui disparaît sous un cadran bleuté d’email champlevé et d’email plique-à-jour courbe rehaussé de saphirs aux teintes bleues, mauves et violettes afin de mettre en avant tulipes et marguerites soulignées de diamants poires.

Pétales contrôlés

Descartes définissait l’automate comme « un système qui se meut de soi». En d’autres termes, c’est un robot miniature des temps anciens qui fonctionne mécaniquement et de manière autonome. En horlogerie, Jaquet-Droz est un des spécialistes. Présenté cette année, le Loving Butterfly Automaton est un chef-d’œuvre d’horlogerie aussi masculin que féminin. On retrouve un papillon fait d’or blanc gravé minutieusement à la main qui s’anime en tirant derrière lui un angelot sur son char par un simple jeu de mouvement. Pour la version ultra féminine, le papillon est remplacé par la fleur, icône graphique la plus utilisée chez nos amis joailliers que l’on retrouve sur leur modèle Lady 8.  En effet, la version Flower rassemble tous les codes féminins : un cadran en nacre travaillé à la main pour obtenir un effet guilloché soleil et une lunette doublement sertie de diamants où surplombe de toute sa hauteur une fleur de lotus déployant ses pétales à la demande. Symbole de paix et de raffinement en Asie, le lotus est considéré comme une fleur vivante et sacrée qui s’ouvre et se ferme au cours du cycle des journées, Jaquet-Droz lui donne vie en un automate protégée par son dôme en saphir. A l’instar de Richard Mille qui fait des pétales violacés du magnolia de sa RM19-02 une protection autour de son tourbillon fleur volant. Fonctionnant au gré des minutes ou sur demande à l’aide de son poussoir à 9 heures l’automate fleur s’ouvre et se referme en élevant d’un millimètre la cage du tourbillon. Une prouesse aussi technique qu’esthétique. Suivant un autre ordre d’idée impliquant encore et toujours une fleur, c’est le génie horloger Christophe Claret qui surprît les collectionneurs du monde entier il y a près de trois ans en présentant la première montre à complication féminine. En effet, la Margot représente une marguerite dont les pétales s’animent en mimant le jeu d’effeuillage je t’aime, un peu, à la folie doublée d’une sonnerie. Un concept breveté dont son évolution a apporté la Marguerite disponible désormais en 42.5 et 36.9 mm et dont le cadran offre un double affichage à heure ou texte dont le message est personnalisable. Ce sont en revanche, les deux papillons posés sur les pétales sertis de la marguerite qui indiquent l’heure. Ces automates à la fois mécaniques que ludiques prouvent qu’un jeu de cadran séduira toujours le grand enfant qui sommeille en vous.