Entre valorisation de son histoire et nécessaire modernisation de sa patte créative, l’ancien joaillier de chambre fait une entrée remarquée dans la cour des grands.
A ceux qui se demandent comment réveiller une belle endormie, l’exemple de la maison Copin tient presque du cas d’école. Relancer une maison de luxe, toute activité confondue, s’avère souvent plus périlleux qu’il n’y paraît, puisqu’il faut évoluer pour séduire une nouvelle clientèle, sans se couper de celle qui a fait le succès des heures passées. Un exercice d’équilibriste qui ne va pas sans quelques sueurs froides.
A ce jeu-là, force est de constater que la nouvelle direction de Copin démontre une certaine dextérité. Fondée en 1870 à Paris, la maison est née de l’union d’une famille d’orfèvre et de joailliers. Elle restera familiale pendant six générations, jusqu’à sa reprise en 2020 par Alexandre Benamu, un ami de la famille. « Joaillier en chambre situé au 161 rue Saint-Honoré, la maison est spécialisée dans la joaillerie et la haute-joaillerie, et a fait du sur-mesure sa signature » explique l’actuel dirigeant. « Depuis un an et demi, nous avons travaillé sur la première Collection de la maison, mélangeant pièces historiques de nos archives (certaines imaginées il y a plus de 50 ans) et nouvelles pièces créées par Sajina, Directrice Artistique de la Maison ».
Entre héritage et innovation, la collection00 de Copin valorise l’élégance intemporelle de certains modèles, à l’instar des courbes généreuses de la ligne Rifli, ou des lignes graphiques d’inspiration Tubogas de la bague 82, qui a été par ailleurs retravaillée dans une version contemporaine ultra-désirable intitulée « New 82 ».
Revisite de la chevalière, le modèle Dune joue quant à lui la carte de la symétrie, en convoquant non pas une, mais deux pierres de caratage identique serties en demi-clos. « La chevalière fait partie des modèles phares du vestiaire joaillier, plébiscité aussi bien par notre clientèle historique que par nos nouveaux clients. L’attente était réelle, et nous avons réussi avec Sajina à twister les codes de ce modèle, tout en lui apportant une signature joaillière entre la sélection de pierres fines originales, comme l’aigue-marine et les béryls héliodores, et les techniques de serti utilisées » explique Alexandre Benamu.
Se partageant entre collection et sur-mesure, Copin semble avoir trouvé son (bon) rythme. « Tous les 3 à 4 mois, nous comptons surprendre notre clientèle avec une pièce unique de haute joaillerie, pour laquelle nous avons fait l’acquisition de pierres d’exception » glisse-t-il en fin d’échange. Des créations plus complexes et plus longues à produire, dont la vocation est d’illustrer tout le savoir-faire joaillier de la maison, qui fabrique exclusivement ses collections à Paris. Un made in, qui compte parmi les atouts charme de la maison.