Lancée par deux amis, Etienne et Pither, la Collection Noire dévoile une sélection de bijoux anciens, vintage et de style Art Déco des plus désirables. Rencontre avec deux passionnés de pièces à histoire.
La Collection Noire est née en 2019 d’une passion partagée, celle d’Etienne et Pither pour les bijoux anciens. Le concept ? Proposer une sélection de pièces vintage pensées comme des collections. D’où le nom, auquel ils ont associé la couleur noire, pour le côté intemporel. Si les premières ventes sont venues de leur carnet d’adresses, très vite, le bouche à oreille s’est mis en place. Instagram, le réseau social où les deux fondateurs sont très actifs, s’est avéré être un formidable terrain de recrutement. « On y poste nos bijoux certes, mais aussi un contenu que l’on veut inspirant, que ce soit sur l’histoire des pierres ou sur le parcours de femmes qu’on souhaite mettre en avant » explique Etienne.
Issu de l’univers de la communication, Etienne a fait ses classes dans la mode avant un passage au Comité Vendôme, l’organisation qui fédère les grands joailliers et les orfèvres de la célèbre place et de ses rues adjacentes. Pither, quant à lui, a travaillé plus de 15 ans dans la mode, au sein de maisons comme D&G, Alexander Wang, avant de rejoindre les équipes de Monsieur Alaïa, « un homme pour qui j’ai un très grand respect » confie Pither. Avec une mère grande amatrice de bijou, Etienne a développé un œil averti en la matière, et une connaissance qu’il partage avec enthousiasme à Peter. Côté style, les deux hommes avouent un penchant pour les pièces de style Art Déco, et plus largement, le bijou rétro. « J’ai une passion pour les gros volumes de cette époque, qui flirtent avec les excès tout en étant d’un chic absolu » souligne Etienne. Si les bijoux chinés auprès d’antiquaires, de riches particuliers ou encore de ventes aux enchères, valent clairement le détour, le duo n’a pas son pareil pour raconter l’histoire de chaque pièce et donner à l’objet un supplément d’âme. Dans leur show-room cossu niché au cœur du 1er arrondissement, les conversations ponctuées d’anecdotes s’étirent autour du thé, comme celle de cette cliente qui avait eu un coup de cœur pour une de leurs bagues, et dont le mari avait acheté en secret la pièce. « Nous étions désolée pour elle, et la cliente encore plus, jusqu’à ce qu’elle découvre quinze jours plus tard, que son mari avait fouillé dans son téléphone pour lui faire une belle surprise ».
Avec la Collection Noire, Etienne et Pither pensaient s’adresser en priorité aux parisiennes trentenaires. En réalité, leur sélection séduit des femmes de plus en plus jeunes, qui se détournent des bijoux génériques pour des pièces à histoire. « Nous avons adapté en conséquence notre sélection, qui démarre autour de 3000 euros, pour intégrer des pièces situées autour de 1 500 à 2 500 euros ». Si le contexte sanitaire a favorisé le développement de la Collection Noire sur le digital, Etienne et Pither avouent une préférence pour le format traditionnel de la vente au show-room. « Souvent les clients arrivent avec un bijou en tête et repartent avec un autre. C’est la limite d’instagram, même le plus beau cliché ne peut retranscrire en toute fidélité la brillance, le volume ou encore le poids d’un bijou ». Si les bagues arrivent en tête, les bracelets et les boucles d’oreilles n’ont pas dit leur dernier mot. « Pither a une passion pour les broches, et moi pour les bracelets Tank. Si je pouvais, j’en achèterai au kilomètre ! » s’exclame Etienne. Et les hommes, dans tout cela ? « Nous avons de plus en plus d’hommes qui achètent pour leur compte, et qui viennent chez nous pour trouver une pièce coup de cœur ». Preuve que le bijou est plus que jamais un témoin de son époque.