A la tête de sa marque éponyme de prêt-à-porter – une collection de chemises hautement désirables – la créatrice Marie Lichtenberg impose son style dans l’univers de la joaillerie. Son bijou signature ? Un collier locket en or émaillé que tout le monde s’arrache.
De la rédaction du ELLE à la joaillerie
De Marie Lichtenberg, la clientèle (d’initiés) connaît tout d’abord sa ligne de prêt-à-porter, ses chemises en soie aux boutons précieux, dont les dos sont délicatement brodés de motifs d’inspiration yogi, quand ce ne sont pas des clins d’œil humoristiques au kama sutra. Ancienne rédactrice mode du ELLE, Marie Lichtenberg s’est lancée dans l’entrepreneuriat de façon très spontanée, avec l’envie de prendre à contrepied son ancienne vie. « Le magazine ELLE est une véritable école de la vie, très formatrice sur le plan professionnel. Après ce chapitre qui a duré 12 ans, j’ai eu envie de fonctionner à l’instinct, en écoutant mes envies ». Repérée par des revendeurs influents, comme Montaigne Market ou By Marie, ses collections positionnées niche séduisent des femmes en quête de produits d’exception. Elle aurait pu s’arrêter là, mais c’était sans compter sur le bouillonnement créatif permanent qui l’anime. Il y a trois ans, après la naissance de son deuxième enfant, Marie retourne en Inde, ses premiers croquis de bijoux sous le bras. Son idée ? S’inspirer d’un bijou créole porté par les femmes de sa famille, traditionnellement monté sur des chaînes en or. « Ce bijou est doté d’une symbolique très forte. Son origine est intimement liée à la liberté, puisqu’il célèbre la fin de l’esclavage à la Martinique ».
Une aventure qui démarre en Inde…
Séduit par cette première capsule, son chef d’atelier de prêt-à-porter la met en relation avec le propriétaire d’un atelier de joaillerie réputé à Bombay. De retour à Paris, Marie Lichtenberg met en vente via son compte instagram ses 40 premiers colliers, ceux dont l’inscription « To the moon and back » n’annonce rien de moins qu’un futur best-seller. En 48 heures, son stock est écoulé. « A cet instant, je me suis dit que ce bijou avait quelque chose de particulier, un supplément d’âme auquel la clientèle était sensible ». Une impression qui ne s’est pas démentie, car depuis trois ans (qu’elle fêtera en janvier prochain), sa ligne de joaillerie connaît un grand succès. « Je suis passée d’un projet en solo monté dans ma cuisine à une marque distribuée dans 40 points de vente et qui emploie 10 personnes. Le tout financé uniquement sur fonds propres. Quand j’y pense, c’est assez fou » confie la créatrice. En mars 2021, Marie Lichtenberg se dote d’un site e-commerce pour asseoir son réseau retail. Depuis, elle réfléchit à ouvrir sa boutique en propre, en complément de son show-room. « Tout est arrivé très vite, confie-t-elle, l’heure est maintenant à la structuration de la marque ». Première étape, celle d’ouvrir une seconde ligne de production, cette fois en Italie pour accompagner la montée en gamme de la griffe (qui délaisse progressivement le 9 carats au profit du 14 et 18 carats) et développer certains savoir-faire spécifiques. En ligne de mire : le travail de l’ébène, mais aussi des pièces dotées d’ouverture ou de bijoux en trembleuse. Des complexités pleines de charme que l’on retrouve sur les pièces de la nouvelle collection, présentée début octobre. Des colliers, bracelets, boucles d’oreilles et bagues, qui ont pour point commun un travail signature de l’or. Ce fameux diamantage, qui donne au bijou du relief, rehaussé par l’émaillage dans une palette de couleurs vibrantes. Il faut prendre le temps d’observer chaque locket pour se rendre compte du haut niveau de technicité qu’il nécessite. Un temps passé qui justifie les prix de la marque, sans compter celui de l’or, qui ne cesse de flamber depuis le COVID.
Des liens très fort avec sa communauté
Sa clientèle, Marie la connaît sur le bout des doigts, entre les heures passées à échanger sur instagram, ou à réaliser des ventes par facetime. « Des initiatives qui nous ont permis de développer un lien très fort avec notre communauté, et qui en retour nous témoigne un formidable soutien ». Justement, à quoi ressemble-t-elle la cliente de Marie Lichtenberg ? « Beaucoup de femmes, mais aussi des hommes qui viennent chez nous dénicher la surprise parfaite pour leur dulcinée. Certaines collectionnent mes colliers, quand d’autres sont sur un mode achat plus raisonné. Les profils sont divers, mais chaque histoire m’émeut car, après tout, qu’y a-t-il de plus beau que de voir quelqu’un porter une de vos créations ? ». Trois ans après, Marie continue de dessiner chaque bijou, même si elle se fait aider pour la partie technique. Elle y infuse ses inspirations, allant du vintage des années 30 aux affiches des années 70. « Un joyeux mix, qui souvent arrive à un résultat que j’aime qualifier de « moche beau », et que je laisse ensuite décanter. En matière de création, je suis mes intuitions pour créer des pièces que j’ai envie de porter ». La suite, Marie Lichtenberg l’envisage sur le même tempo, riche de collaborations et de nouveautés. « Continuer à installer la marque dans la durée, en la faisant grandir avec exigence » glisse-t-elle en fin d’échange. C’est tout le succès qu’on lui souhaite.