Avec un imaginaire nourri par des bagues ostentatoires, Salomé Rico rivalise de créativité pour inventer un nouveau vocabulaire joaillier. Si le style Art Déco règne en majesté, celui-ci se voit bousculer par des associations audacieuses qui le modernise. Et le rendre ainsi encore plus désirable.
Passée par les grandes maisons comme Louis Vuitton, Poiray ou encore Cartier, où elle officiait aux commandes spéciales, Salomé Rico connaît l’univers de la joaillerie, et plus particulièrement de la haute joaillerie, sur le bout des doigts. De ses années passées chez les grands noms de la Place Vendôme, la créatrice retient un sens aigu de l’excellence et un attachement à promouvoir le savoir-faire français. C’est tout naturellement qu’elle décide, au moment de lancer sa marque en novembre 2020, de choisir un atelier parisien pour réaliser la fabrication de ses pièces.
Bien qu’imprégnée par le style haute joaillerie et les traceurs clés de son vocabulaire comme le bestiaire, Salomé Rico a une idée bien précise de ce qui lui plaît et de la direction artistique qu’elle veut donner à sa griffe. Exit les propositions classiques ou les associations de pierres trop évidentes, place à des mix osés aux palettes éclatantes. Son premier coup d’essai, sa bague de fiançailles, est une réussite qui va faire mouche auprès de son entourage avant de séduire les passionnés de bijoux sur Instagram. Cette bague, la créatrice y a injecté tout ce qu’elle aime : l’influence du style art déco savamment modernisé, les traceurs joailliers et son goût pour les pierres de couleur. Une création qu’elle a d’ailleurs baptisé du nom de Manifesto, quoi de plus à propos ?
Chez Salomé Rico, la bague Manifesto sert de point de départ aux créations sur-mesure, notamment pour les bagues de fiançailles. « Elle donne le ton, mais chaque pièce est différente, car le design et le mix de pierres est propre aux envies de la cliente » explique la fondatrice. Pour les collections, la créatrice avait à cœur de proposer des pièces abordables « que les femmes puissent s’offrir de façon spontanée » et qui ne se cannibalisent pas entre elles. Autrement dit, peu de pièces, mais aux personnalités affirmées.
Salomé Rico aime les bagues et cela se voit. Deux de ses trois premières collections leur font honneur. D’abord, avec la ligne Odyssée, qui revisite le bestiaire dans une allégorie attachante qui vient réveiller de doux souvenirs d’enfance. Comment résister à ce petit ourson agrippé à une turquoise taillée cabochon qui ne demande qu’à trouver refuge autour de votre doigt ? Impossible d’évoquer l’enfance sans clin d’œil gourmand, capturé avec talent par la collection Gelato. Véritable boule de glace joaillière, les pierres dites « melon cut » ornées de godrons – ces stries arrondies qui se poursuivent sur le corps de la bague – suggèrent par leur volume et leur cocktail de couleurs une nouvelle idée de la sensualité.
Et pour souligner la ligne du décolleté, Salomé Rico a imaginé un bijou porte-bonheur, un pompon en or 18 carats recyclé, dont les extrémités ponctuées de turquoises, malachites ou perles de corail scintillent d’un éclat discret. Des pièces facétieuses qui rappellent que les bijoux sont avant tout là pour (se) faire plaisir !
