L’œil du mois : les bijoux sculpturaux de Marie-Alexandrine Yvernault

Ancienne antiquaire, Marie-Alexandrine Yvernault a chiné pendant plusieurs années des bijoux avant de sauter le pas de la création. Sa signature? Des pièces sculpturales aux volumes généreux qui ne passent pas inaperçues.

Auteur Par Marie-Caroline Selmer

Pour saisir l’univers de Marie-Alexandrine Yvernault, il faut d’abord entrer par la porte du marché de l’art. Un domaine qui passionne l’ancienne élève de l’École du Louvre et de l’IESA (École Internationale des métiers de la culture et du marché de l’art), qui dès son diplôme en poche, ouvre un stand au Marché Serpette, aux Puces de Saint-Ouen. L’antiquaire y développe sa patte, celle d’une sélection centrée sur les objets et le mobilier du début du 20e siècle aux années 80. C’est un peu plus tard, à 30 ans, que Marie-Alexandrine s’intéresse à la joaillerie. Son œil s’aiguise, et son nom circule dans les foires où elle présente ses trésors, notamment à Las Vegas et Miami.

Marie-Alexandrine Yvernault voue une passion aux gemmes dures, qu’elle magnifie dans des créations uniques.

De Saint-Ouen à Paris, il n’y a qu’un pas, que l’antiquaire franchit pour ouvrir une galerie rue de Beaune, dans le Carré Rive Gauche. Là, Marie-Alexandrine propose aussi bien du mobilier de décoration d’intérieur que des bijoux. Invitée à trois reprises au PAD – le plus prestigieux des salons de design ainsi qu’à la Biennale des Antiquaires en tant que jeune marchande, elle est repérée par la Magen H Gallery à New York, qui lui offre une vitrine dédiée aux bijoux d’artistes du 20ème siècle. Ce qu’elle aime dans ces pièces ? Les pierres, qui la fascinent et dont elle aime à dire qu’elles la reconnectent à la Terre.

La malachite, une des pierres de prédilection de la créatrice.

C’est à la faveur d’une rencontre avec un artisan, spécialisé dans la fabrication de pièces sur mesure, que Marie-Alexandrine Yvernault entame un virage vers la création. A la tête d’une large collection de pierres brutes, allant de la malachite à la pyrite en passant par le lapis-lazuli ou encore l’agate, la créatrice y puise la matière de ses premières collections. Elle crée de façon spontanée, se laissant guider par leur couleur, leur forme et leur imperfection qu’elle sublime avec talent.

Les manchettes d’inspiration antique signées MAY.

Inspirée par de grands noms comme Jean Vendôme, Lalaounis, Andew Grima ou Roland Schad, Marie-Alexandrine nourrit aussi une vraie passion pour l’Antiquité, comme en témoignent ses manchettes façon vestale ou ses colliers plastrons. Réalisées à la main à Paris, ses créations séduisent les passionnés d’art comme les afficionados de bijoux uniques. A contre-courant des tendances actuelles, Marie-Alexandrine Yvernault célèbre une certaine idée du bijou, celle de pièces dotées d’une personnalité forte, nourries de leur imperfection et de leur caractère. Des bijoux comme des œuvres d’art, dont on rêve de se parer.

 

 

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