La thématique du bestiaire a soufflé à la créatrice libanaise la ligne directrice de sa nouvelle collection, baptisée Pieces de Resistance. Promenade dans cet univers fantastique.
Chez Gaelle Khouri, les références sont toujours prégnantes. Qu’elles visent l’art, la philosophie ou encore les sciences, elles interviennent comme des clés de lecture pour décoder l’œuvre de cette créatrice décidément à part.
Pieces de Resistance est un hommage aux travaux d’Helena Blavatsky, la fondatrice de Theosophy, qui a tiré de ses recherches une « loi de correspondance», plus connue sous le nom de «As Above, so Below». Selon elle, le microcosme est parallèle au macrocosme, signifiant que ce qui se trouve au-dessus, peut être trouvé en-dessous. Par exemple, la durée de vie des êtres humains peut être comparée aux saisons de la terre, ce qui correspond à la durée de vie d’une planète et à un système solaire, à une galaxie, puis à l’univers lui-même.
Incursion donc, dans l’univers du dessous, où les animaux et insectes se transforment en bêtes fantastiques parées des plus belles pierres. Si le scorpion voit sa carapace piquée de saphirs bleus et de diamants blancs glaciers, ses pattes et ses pinces sont, quant à elles, recouvertes d’or jaune. Monté en boucle d’oreille, l’animal se déploie avec grâce du lobe jusqu’aux prémices du cou, signifiant à son observateur qu’il faudra agir avec prudence.
La tête à peine échappée de sa coquille en argent noirci ornée de diamants bruns, l’escargot semble caresser les lobes avec ses pattes en or. Serait-ce pour y trouver refuge ?
Un cran plus bas sur cette échelle du règne animal, les fourmis font l’objet de toutes les attentions. Revisitées dans une courbe organique en argent noirci, cette chaîne d’insectes enveloppe le bras avec élégance. Dans ce monde, les fourmis tractent des diamants blancs et des perles immaculées, un rôle inattendu qui nous pousse à revoir la façon dont nous appréhendons la faune qui nous entoure.
