VEVER, le réveil d’une belle endormie de la joaillerie

Faire renaître une maison riche de deux cents ans d’histoire ? C’est le pari osé dans lequel se sont lancés Camille et Damien Vever en juin 2021. Moins d’un an après, à l’occasion de l’ouverture d’un nouvel espace au Printemps, le challenge est relevé haut la main.

Auteur Par Marie-Caroline Selmer

Joaillier depuis 1821

Fondée en 1821 par Pierre-Paul Vever, la maison de joaillerie n’est alors qu’une simple bijouterie établie à Metz. Les considérations géopolitiques rebattent les cartes, et à l’issue de la guerre de 1870, son fils ainé Ernest quitte sa ville natale pour s’installer à Paris. C’est là que le joaillier établit son enseigne au 19 rue de la Paix, dans l’artère la plus prestigieuse de la capitale. Habile dessinateur, ses créations attirent l’attention et le bouche à oreille participe à son succès grandissant, jusqu’à devenir Président de la Chambre syndicale de bijouterie, joaillerie, orfèvrerie. En 1881, il cède l’affaire à ses fils Paul et Henri, deux talents complémentaires qui vont hisser la marque au sommet. Primée à quatre reprises lors des Expositions universelles de Paris (1889 et 1900), de Bruxelles (1897), ainsi qu’à l’exposition franco-britannique de Londres en 1908, Vever s’impose comme le représentant du mouvement art nouveau. Les créations tout en courbe et asymétrie, qui subliment la nature et la féminité, séduisent une clientèle de haut vol composée du tsar Alexandre III, du Shah de Perse, et de grands industriels américains. Joaillier visionnaire, Vever n’hésite pas à faire appel à des matériaux inattendus comme la corne, l’ivoire, les émaux, les pierres dures pour repousser les limites de sa palette créative.

 

Le collier sautoir Impératrice s’inspire de Sylvia, une broche emblématique créée par Henri Vever il y a plus de 100 ans.
Une nouvelle ère

Si la maison entre en sommeil en 1982, l’histoire familiale perdure à travers la transmission des bijoux. C’est d’ailleurs à l’occasion de son 16e anniversaire, lorsque Camille reçoit un bijou signé Vever, qu’elle ressent l’envie de relancer la maison. Quelques années plus tard, Camille et son frère jumeau Damien se mettent au défi de réveiller la belle endormie. Pour cela, les représentants de la 7e génération s’entourent d’experts et d’une directrice artistique de renom, Sandrine de Laage. Ensemble, ils établissent les marqueurs de ce que doit être VEVER en 2021 : un joaillier éthique, audacieux et créatif. Première entreprise à mission dans le secteur de la joaillerie, Vever sélectionne pour ses créations de l’or recyclé, de l’ivoire d’origine végétale et des diamants de synthèse créés en laboratoire. Des partis pris forts, couplés au choix d’une fabrication 100% française.

Bague Ginkgo en or rose satiné et diamants de synthèse – Vever
Ginkgo, Elixir, les nouvelles héroïnes

Présent depuis sa création, le thème de la Nature ne cesse d’inspirer la maison. La fleur de Gingko, plante symbole de longévité en Extrême-Orient, donne à Sandrine de Laage l’idée d’une réinterprétation à la fois délicate et puissante. Si dans la version haute joaillerie, la fleur se pare de 279 diamants de synthèse, son pendant joaillier revêt un habit d’or recyclé satiné, qui se déploie en corolle. En son centre, trois bourgeons de diamants de synthèse sont maintenus par un pistil à 5 griffes : c’est le serti signature Vever. Dans un style plus contemporain, la ligne Elixir emprunte à l’Art Nouveau ses courbes sinusoïdales pour donner naissance à des pièces aux lignes asymétriques. Comme des lianes d’or ponctuées de diamants, chacune des pièces de la collection s’enroule autour du doigt, du poignet, ou de l’oreille, jouant sur les ouvertures pour créer la surprise. Des pièces poétiques et délicates, qui n’ont d’autre volonté que de sublimer la femme en renouant avec la nature. Pari réussi.

Mono boucle d’oreille ouverte Elixir en or rose et diamant de synthèse – Vever

 

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