Les émeraudes colombiennes ont toujours été les plus convoitées, mais une nouvelle variété de pierres est récemment entrée dans la course. Ces pierres africaines présentent incontestablement certaines similarités, étant donné qu’il s’agit également d’émeraudes, mais aussi certaines différences dues à leur origine.
Depuis leur découverte, les émeraudes colombiennes sont les plus recherchées de toutes les émeraudes et figurent parmi les gemmes les plus prisées. Depuis le 16e siècle, alors que les conquistadors espagnols troquaient des pierres avec les Indiens en Amérique du Sud, la popularité de ces pierres n’a cessé de croître. Avec la découverte de nouvelles mines en Afrique, les émeraudes colombiennes ont aujourd’hui de la concurrence.
L’émeraude est une variété de béryl caractérisée par une couleur verte intense, qu’elle doit à la présence de chrome et de vanadium. C’est en partie cette couleur qui donne à l’émeraude sa valeur, mais également le fait qu’elle soit 20 fois plus rare que le diamant.
Les émeraudes africaines, plus particulièrement de Zambie, ont été découvertes bien plus récemment, dans les années 1920. Mais elles n’ont commencé à être correctement exploitées que dans les années 1970 et leur popularité n’a cessé de croître depuis.
De manière générale, les émeraudes colombiennes sont d’un vert intense caractéristique de cette pierre, tandis que les émeraudes de Zambie arborent un vert plus clair teinté de bleu. Cette couleur est due à une composition chimique différente, moins riche en vanadium et contenant du fer. La couleur zambienne est rapidement devenue très populaire, notamment parce qu’elle suppose un coût bien moins élevé que celui des émeraudes colombiennes.
Une différence de prix qui s’explique également par une production minière accrue du côté zambien. La société de production minière éthique et écoresponsable Gemfields a racheté la mine de Kagem, qui produit la majorité des pierres de Zambie.
Si les pierres zambiennes présentent en général moins d’inclusions que les pierres colombiennes, il est bien connu que toutes les émeraudes sont incluses. Certaines inclusions sont ne sont pas dérangeantes tandis que d’autres feront l’objet d’un traitement pour en diminuer la visibilité. Tant que ce traitement n’est pas dissimulé, il s’agit d’une pratique tout à fait acceptable dans le secteur des pierres et de la joaillerie. Le traitement le plus courant de l’émeraude consiste à faire tremper la pierre dans de l’huile afin de dissimuler certaines inclusions. De nombreux laboratoires réputés tels que le Gemological Institute of American, American Gemological Laboratories et le SSEF (institut suisse de gemmologie) évaluent et certifient ces émeraudes en précisant le traitement subi. Ils ont créé une échelle définissant la quantité d’huile présente : sans huile, quantité insignifiante, quantité mineure, quantité modérée et quantité signifiante.
Si les émeraudes colombiennes sont traditionnellement les plus prisées, leurs nouvelles concurrentes, les émeraudes africaines, arrivent en force sur le marché de la joaillerie. Avec un coût moins élevé et une couleur originale, elles attirent de nombreux clients. Il ne fait aucun doute que les émeraudes colombiennes conserveront leur prestige, mais il est bon de savoir qu’il existe d’autres options.