Variation autour des icônes DJULA (soleil, serpent, fairy tale et œil), la nouvelle collection joaillière s’amuse à jouer avec les sertis et les pierres ornementales. Pleins feux sur ces rencontres audacieuses décryptées pour nous par Alexandre Corrot, le directeur artistique de DJULA.
The Eye of Jewelry : La collection nous projette dans une ambiance très sixties, aux accents hippies- chic, non sans rappeler la fameuse série de photos de Talitha Getty par Patrick Lichfield à Marrakech. Qu’est-ce que cette période vous inspire ?
Alexandre Corrot : C’est une décennie très riche et libre intellectuellement. Une période de renouveau qui marque une véritable rupture générationnelle avec la décennie précédente des très corsetées Fifties. Les valeurs traditionnelles explosent, les individualités s’expriment. Il y a des besoins d’ailleurs, de paix, d’éden, de voyage intérieur et de spiritualité. Le corps se libère, notamment celui de la femme. C’est une décennie qui s’accompagne d’une incroyable frénésie, d’une expérimentation artistique dans tous les domaines, qu’il s’agisse de la mode avec Henry Clarke, de la photographie avec Richard Avedon ou encore de la scène musicale avec les Pink Floyd. On expérimente et découvre l’ailleurs, et comme toutes les périodes très libres, certains se sont brûlés les ailes. Cette collection est aussi un hommage à la beauté perdue de Talitha Getty.
Theiofj : Si le porté est toujours à l’accumulation, les bijoux s’apprivoisent comme des talismans précieux, associant pierres ornementales et diamants étincelants. La femme DJULA se révèlerait-elle sous un jour plus bohème ?
AC : C’est une nouvelle direction que la Maison DJULA prend depuis le dernier salon de Bâle. La collection Summer of Color était déjà une amorce de ce porté plus bohème, avec des pièces repensées autour de nos icônes comme la collection Soleil, travaillées en turquoise ou en corail. Avec cette nouvelle ligne, je joue toujours avec l’accumulation, mais cette fois en exaltant l’aspect décoratif, voire mystique des bijoux. Unique est une collection à la fois très brute et bohème, mais aussi extrêmement sophistiquée. Les bijoux se font amulettes et talismans précieux pour des femmes magiciennes à l’aura solaire.
Theiofj : Les pierres sont à l’honneur, et se déclinent dans des tailles très variées, du cabochon au format géode. Comment avez-vous associé ces tailles au sein de la collection ?
AC : J’ai toujours aimé les extrêmes et ce penchant s’exprime à nouveau dans cette collection. J’associe des pierres comme la labradorite aux teintes de scarabée, la turquoise d’Arizona magnifiquement veinée, mais aussi le corail et le bois fossilisé, que j’introduis pour la première fois dans mes créations. Les volumes sont généreux avec des tailles moins attendues comme le cabochon, la briolette ou encore en géode. Certaines pierres sont aussi slicées de façon très brute pour apporter du contraste au bijou. Les sertis audacieux renvoient aux icônes de la Maison, comme le serpent qui vient étreindre un cabochon de turquoise. Ils embrassent et encagent les pierres, tout en les protégeant.