Lorsqu’elle a perdu sa marque en 2011, Morganne Bello a eu besoin de prendre du recul. Elle en a profité pour passer du temps avec sa famille et réfléchir à ses projects d’avenir. Aujourd’hui, elle revient avec une nouvelle marque, axée sur les gemmes colorées qu’elles a toujours tant aimées et qu’elle sublime grâce à de nouveaux designs. Te Eye of Jewelry a eu la chance de rencontrer Morganne Bello dans son showroom parisien pour parler de Layone, sa nouvelle griffe lancée cet été.
Que se cache derrière le nom Layone ? Morganne Bello : Une heureuse coïncidence ! Après deux ans de travail acharné, la seule chose qu’il manquait à ma ligne de bijoux était son nom. J’avais les croquis, les pierres, mon atelier français… mais pas de nom ! C’était un problème qui me tracassait beaucoup, mais un matin, la solution s’est présentée d’elle-même. Alors que j’écoutais mon horoscope, j’ai entendu la phrase : « le lion renaît toujours de ses cendres ». Le nom Layone et son logo se sont alors imposés comme une évidence.
Pourquoi avoir choisi le vert kaki pour incarner votre marque ? C’est une couleur assez inhabituel dans le monde de la joaillerie…En tant que créatrice, je ne prête pas trop attention aux tendances, je fais confiance à mon instinct. Lorsque j’ai lancé Morgane Bello en 2004, il manquait quelque chose dans le monde de la joaillerie, où la plupart des marques étaient assez conservatrices. J’ai changé les règles en libérant les pierres de leur serti. Mon ancienne marque se caractérisait par les couleurs rose et violette, qui évoquent la paix et la douceur. À l’opposé, j’ai choisi cette fois-ci le vert kaki pour mettre en avant l’univers de Layone, plus instinctif et animal.
Votre première collection « Envoûtante » célèbre votre longue histoire d’amour avec les pierre. Qu’est-ce qui les rend si spéciales ?À travers cette collection, je voulais créer un lien spécial entre les femmes qui portent mes bijoux et les gemmes. Il n’y a pas de meilleur moyen de ressentir la sensation unique de la pierre sur la peau qu’avec de larges pierres. C’est pour cette raison que j’ai choisi de travailler avec des pierres de taille poire et poire couronne, qui sont un peu plus larges, avec un éventail allant de 5 carats à 40 carats.
Comment faites-vous pour donner l’impression que les pierres les plus imposantes sont si délicates et légères que l’on en oublie complètement que l’on porte une bague en pierre 40 carats ?Je suis heureuse d’entendre cela ! Il a fallu un long processus de réflexion pour trouver le design qui mettrait en valeur la pierre tout en rendant le serti presque invisible sur la peau, comme une douce caresse. Pour les bagues, j’ai choisi de terminer l’anneau avec deux diamants, afin de fixer la pierre de la façon la plus délicate possible.
Pour votre deuxième collection intitulée « Bengale », vous dites que les bijoux se portent comme un parfum, pourquoi ? En réalité, il s’agit là encore de libérer la pierre de son serti, mais ici, je me suis inspirée du concept de bijoux de peau. Le bijou ne fait plus qu’un avec votre peau, à la manière d’un tatouage ou d’un parfum. C’est la sensation que vous procurent nos colliers montés sur une fine chaîne en or 18 carats ou nos bagues ouvertes. Lorsque vous les portez, vous avez l’impression que le bijou flotte sur votre peau et vous ne pouvez pas vous empêcher de vous demander comment il tient.
« Bengale » est également la collection que vous avez choisie pour commencer à introduire des diamants…Cela faisait longtemps que je voulais travailler avec des diamants. Ce sont des pierres vraiment spéciales, qui apportent un éclat incroyable à n’importe quel bijou. Le design de Bengale est parfait pour faire ressortir la beauté du diamant grâce aux superbes tailles des pierres.
Vous dites avoir souvent été inspirée par les femmes pour vos créations. De quelle façon ?Lorsque je dois dessiner une collection, je prends le métro le plus souvent possible pour observer les femmes et voir comment elles bougent, arrangent leur tenue ou portent leurs bijoux. De cette façon, lorsqu’elles porteront mes bijoux, j’espère leur apporter autant de bonheur au quotidien que celui que je ressens en travaillant les pierres.
En tant qu’entrepreneuse, quel conseil donneriez-vous à ces femmes ?Je ne me permettrais jamais de donner le moindre conseil, mais si je devais analyser mon expérience personnelle et notamment la perte de mon nom et de mon ancienne marque, je dirais que, quoi qu’il nous arrive, nous devons tenter d’y faire face sans nous perdre nous-même. Comme beaucoup de femmes, j’ai eu des moments difficiles, notamment lorsque des clients me posaient des questions sur une marque dont je ne fais plus partie. Je me sentais impuissante, mais je savais que je devais tourner la page. Layone représente tellement pour moi : plus qu’une marque de bijoux, elle incarne ce puissant désir de créer qui ne m’a jamais quittée.