Allier technologie scientifique et savoir-faire joaillier, voilà le pari réussi de The Rayy, une marque de joaillerie suisse, dont les créations sont porteuses des messages cachés inscrits dans la lumière. Tout juste dévoilée, la deuxième collection, développée en collaboration avec le tatouer vaudois Maxime Plescia Buchi, se décline autour de sautoirs aux douze signes du zodiac.
Par Andrea Machalova –
Difficile d’imaginer un cadre plus magique que les Whitepods de Monthey, un complexe hôtelier valaisan alliant luxe, nature et écologie, une nuit de pleine lune, pour découvrir la nouvelle collection de la marque de joaillerie vaudoise The Rayy. Lancée à l’automne 2019 par deux diplômés de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), cette dernière a réussi le pari de doter ses créations joaillières d’une technologie scientifique innovante, développée par les fondateurs de la marque, permettant de refléter la lumière de sorte à faire apparaître des motifs de son choix. Une prouesse technique, tenant du tour de magie pour les non-initiés, que les scientifiques ont mis plusieurs années à développer à l’aide de savants calculs mathématiques.
Direction les étoiles
Pour rappeler le rôle central que joue le soleil dans les créations de The Rayy, les fondateurs ont voulu ancrer dans cette deuxième collection un lien direct avec le ciel. D’où l’idée des douze signes du zodiac, dessinés par le tatoueur star Maxime Plescia Buchi, également originaire de Lausanne, et son studio Sang Bleu. Des dessins que l’on ne retrouve pas directement inscrits sur les pendentifs, mais dans les reflets de lumière qu’ils renvoient. «Nous voulions explorer l’idée du tatouage car c’est généralement sur la peau que les messages cachés de nos bijoux sont révélés», note Romain Testuz, co-fondateur de la marque. Des motifs inspirés des constellations dont certaines pouvaient être observées cette nuit-là directement dans le ciel étoilé du Valais.
Collection unisexe
Après une première collection centrée autour de bagues, ce deuxième ensemble se décline en sautoirs, le premier pendentif reprenant la forme d’un médaillon, le second une barre rectangulaire, tous proposés en deux tailles et disponibles en or blanc, jaune et rose. «Dès notre première collection, il nous tenait à cœur de proposer des pièces unisexes. Il fallait trouver le juste milieu entre la finesse féminine et la sobriété masculine. D’où une ligne aux formes géométriques simples», complète Noémie Arrigo, designer et directrice artistique de The Rayy. Sur ces pendentifs aux surfaces planes, un œil exercé pourra distinguer d’infimes irrégularités, gravées au moyen d’une machine doté d’un outil de diamant puis polies à la main. Ce sont elles qui, lorsqu’un rayon lumineux les éclaire, renvoient la lumière pour faire apparaître les dessins du tatoueur.
Afin de réduire son impact écologique, The Rayy n’utilise que de l’or sourcé et des diamants de synthèse, produits en laboratoire. Quant aux créations l’ensemble de la production est située en Suisse, mais on n’en saura pas plus sur les ateliers, les fondateurs préférant pour l’heure garder leur emplacement secret.
Inspirés par un phénomène naturel
Réussir à dompter la lumière, c’est un rêve devenu réalité pour Romain Testuz qui a rejoint les rangs de l’EPFL pour y étudier les effets optiques en informatique. C’est dans le laboratoire graphique du professeur Marc Pauly qu’il fait la connaissance de Yuliy Schwartzburg, futur co-fondateur de The Rayy, avec qui il se passionne pour les caustiques, soit des effets de lumière pouvant être observés au fond d’une piscine un jour de soleil. «Nous avons commencé par étudier le chemin inverse de la lumière en se demandant quelle inclinaison donner aux rayons lumineux pour que, au lieu de refléter des motifs abstraits, ils reproduisent des dessins de notre choix», ajoute Romain Testuz. Une recherche dont ils viennent à bout en 2016 et qui donne naissance à la start-up Rayform. L’idée de lancer une marque de joaillerie germe dans la tête des scientifiques une fois que ces derniers réussissent à miniaturiser le procédé en le déclinant sur des prototypes en métal. C’était en 2018. «Nous avions fait des tests sur ordinateur en laboratoire, mais tant qu’on n’avait pas testé les premiers échantillons, on ignorait si cela fonctionnerait. Il y a quelque chose de magique dans ces pièces», ajoute le CEO.
Gage d’authenticité
Mais le potentiel de la technologie développée par Rayform, désormais protégée par plusieurs brevets, va bien au-delà de la joaillerie. Après avoir enchainé des collaborations avec des artistes, des marques de parfums et de spiritueux, la start-up fait ses premiers pas en horlogerie. Alors que des collaborations avec plusieurs marques de montres seraient en cours, MB&F est la première à doter l’une de ses créations de la technologie Rayform. Il s’agit de la nouvelle édition de la HM3 Frog X, dont la couronne de remontage reflète l’emblème astéro-hache de la marque genevoise. Une manière on ne peut plus simple de vérifier l’authenticité du garde-temps. «Le potentiel est horlogerie est énorme», assure Romain Testuz.